Article de Florence Compain (Bangkok) - 24/9/2009
Craignant les bombardements
dans les années 1960, le personnel du musée a remplacé les œuvres
exposées par des faux si réussis qu'il est aujourd'hui quasiment
impossible de les identifier.Le conservateur du Musée des beaux-arts de Hanoï est un homme perplexe. Quand il arpente ses galeries, Truong Quoc Binh ignore si les œuvres exposées sont des faux ou des originaux.
Le Vietnam a fini par révéler son lourd secret. Craignant un bombardement par les Américains à la fin des années 1960, le personnel du musée avait caché des centaines de pièces majeures dans les campagnes et chargé les artistes eux-mêmes ou des copistes du département de la restauration de produire des faux de haute qualité pour les remplacer.
Les copies sont si réussies que c'est aujourd'hui un désastre. Personne ne sait vraiment combien d'originaux ont retrouvé leur place sur les murs du musée à la fin de la guerre.
L'universitaire américaine Nora Taylor, spécialiste de l'art vietnamien, estime que plus de la moitié des peintures exposées au Musée des beaux-arts sont en fait des copies, tandis que les originaux sont en vente dans des galeries à Tokyo ou à Singapour.
Le musée tient d'autant plus aujourd'hui à se livrer à un tri dans ses collections que cette affaire de faux pose le problème de l'authenticité des œuvres d'art vietnamiennes sur le marché international.
Source: Le Figaro.
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