10 novembre 2010
Selon plusieurs sources non officielles, la Lauréate du Prix Nobel de la Paix et opposante birmane Aung San Suu Kyi doit être libérée le 13 novembre prochain. A cette occasion, des associations engagées en faveur des droits humains et de la démocratie en Birmanie*, en partenariat avec la Mairie de Paris, appellent à un rassemblement de soutien pour sa libération :
Samedi 13 novembre à 14h45
Parvis de l’Hôtel de ville, Paris 1er
en présenceParvis de l’Hôtel de ville, Paris 1er
de Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris,
de Monsieur Pierre Schapira, adjoint au Maire de Paris, chargé des Relations internationales, des Affaires européennes et de la Francophonie,
de Madame Yamina Benguigui adjointe au Maire de Paris, chargée des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations,
de personnalités publiques soutenant l’appel à la libération d’Aung San Suu Kyi
parmi lesquelles Alain Chamfort, Zoé Valdès et Fabell
et des représentants de toutes les associations signataires de cet appel.
Par ce rassemblement, les associations appellent à :
- La libération effective et inconditionnelle d’Aung San Suu Kyi
- La libération effective et inconditionnelle de LA TOTALITE des 2200 prisonniers politiques du pays
- La dénonciation du processus électoral et du résultat des élections du 7 novembre dernier, visant à pérenniser et légitimer la dictature militaire au pouvoir, élections qui n’étaient ni libres ni justes, et ne représentaient pas la volonté du peuple.
- Le maintien d’une pression forte sur la junte jusqu’à une réelle avancée démocratique
- La non-reconnaissance de la Constitution de 2008, écrite entièrement par les Généraux et qui garantit aux militaires une impunité qui ne saurait être tolérée
- La mise en place d’une Commission d’enquête internationale sous l’égide de l’ONU pour mettre fin à l’impunité dans les cas de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Birmanie
- La non-reconnaissance de la Constitution de 2008, écrite entièrement par les Généraux et qui garantit aux militaires une impunité qui ne saurait être tolérée
- La mise en place d’une Commission d’enquête internationale sous l’égide de l’ONU pour mettre fin à l’impunité dans les cas de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Birmanie
Si Aung San Suu Kyi est réellement libérée, le pouvoir militaire birman voudra sans doute faire passer cette décision pour un geste de bonne volonté. Il n’en est rien. Sa remise en liberté interviendra simplement au terme des 18 mois supplémentaires d’assignation à résidence auxquels Aung San Suu Kyi a été condamnée à l’été 2009, à l’issue d’un procès inique. Il ne s’agit donc pas d’une amnistie ni d’un quelconque geste de mansuétude.
La libération d’Aung San Suu Kyi est attendue de tous et aura une portée considérable. Cependant, il est à craindre que sa liberté de mouvement et de parole soit limitée et qu’elle ne suffise pas à garantir une avancée démocratique significative dans le pays :
- Le principal parti d’opposition qu’elle dirige, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), a été officiellement dissous, pour n’avoir pas voulu cautionner le processus électoral du 7 novembre
- 2200 prisonniers politiques, membres de la LND et dirigeants ethniques, croupissent toujours dans les geôles birmanes en vertu de lois iniques.
- Le pouvoir militaire birman espère, en échange de sa libération, un apaisement de la pression internationale et une acceptation du résultat des élections.
Un membre du parti d'opposition LND passe à côté d'un portrait de la dissidente Aung San Suu Kyi, le 10 novembre 2010 à Rangoun, en Birmanie (AFP). |
*Amnesty International France, Info Birmanie, Reporters Sans Frontières, Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), Human Rights Watch, la communauté birmane de France, Collectif France Aung San Suu Kyi, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Alliance des Femmes pour la Démocratie, Femmes Solidaires, Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL).
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[Article] Birmanie: Aung San Suu Kyi échoue de nouveau à faire admettre son innocence.
(AFP) – 11 nov. 2010
RANGOUN — La justice birmane a rejeté jeudi un ultime appel de la dissidente Aung San Suu Kyi, qui tenait à ce que son innocence soit reconnue même si elle est libérée comme attendu samedi, à l'issue de sa peine de résidence surveillée.
La Cour suprême de Naypyidaw, la capitale du pays depuis 2005, "a confirmé la condamnation" à 18 mois d'assignation à résidence prononcée en août 2009, a indiqué un responsable birman sous couvert d'anonymat.
"Nous ne connaissons pas la raison du rejet pour l'instant. Nous savons juste que l'appel a été rejeté", a confirmé à l'AFP l'un de ses avocats, Kyi Win, précisant qu'il pourrait porter la procédure devant la junte elle-même.
Ses avocats avaient déposé ce troisième appel en mai par principe, dans l'espoir de prouver son innocence. Et ce même si les deux premiers avaient déjà été rejetés par divers tribunaux de ce pays dirigé par une succession de régimes militaires depuis 1962, et où la justice est totalement inféodée au pouvoir exécutif.
"C'est un jeu que jouent tous les deux" la junte et les avocats, estime Maung Zarni, analyste à la London School of economics.
Même s'ils ont déjà dit tout le mal qu'ils pensaient du système judiciaire birman, les avocats "veulent prouver qu'il n'y a pas d'Etat de droit dans le pays", ajoute-t-il, décrivant une justice utilisée comme "un outil pour l'oppression".
"Ce n'est pas important si son acquittement coïncide avec la date de sa libération. Il doit être dit qu'elle est innocente", avait de son côté souligné mercredi un autre de ses avocats, Nyan Win.
Ce rejet ne devrait donc rien changer à la libération de la lauréate du prix Nobel de la paix qui aura purgé l'intégralité de la peine samedi. Des sources officielles birmanes ont indiqué que les services de sécurité s'y préparaient activement.
La Cour suprême de Naypyidaw, la capitale du pays depuis 2005, "a confirmé la condamnation" à 18 mois d'assignation à résidence prononcée en août 2009, a indiqué un responsable birman sous couvert d'anonymat.
"Nous ne connaissons pas la raison du rejet pour l'instant. Nous savons juste que l'appel a été rejeté", a confirmé à l'AFP l'un de ses avocats, Kyi Win, précisant qu'il pourrait porter la procédure devant la junte elle-même.
Ses avocats avaient déposé ce troisième appel en mai par principe, dans l'espoir de prouver son innocence. Et ce même si les deux premiers avaient déjà été rejetés par divers tribunaux de ce pays dirigé par une succession de régimes militaires depuis 1962, et où la justice est totalement inféodée au pouvoir exécutif.
"C'est un jeu que jouent tous les deux" la junte et les avocats, estime Maung Zarni, analyste à la London School of economics.
Même s'ils ont déjà dit tout le mal qu'ils pensaient du système judiciaire birman, les avocats "veulent prouver qu'il n'y a pas d'Etat de droit dans le pays", ajoute-t-il, décrivant une justice utilisée comme "un outil pour l'oppression".
"Ce n'est pas important si son acquittement coïncide avec la date de sa libération. Il doit être dit qu'elle est innocente", avait de son côté souligné mercredi un autre de ses avocats, Nyan Win.
Ce rejet ne devrait donc rien changer à la libération de la lauréate du prix Nobel de la paix qui aura purgé l'intégralité de la peine samedi. Des sources officielles birmanes ont indiqué que les services de sécurité s'y préparaient activement.
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